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mercredi, 15 novembre 2006

Le patrimoine représente 500 000 emplois en France

Le Sénat vient de publier un rapports intitulé :
« Monuments Historiques : une urgence pour aujourd’hui, un atout pour demain »

On y lit :

· « Au total, ce sont près de 350 000 emplois que représente la filière patrimoine, voire 500 000 si l’on intègre une fraction des emplois de la filière tourisme représentative du tourisme patrimonial. »

· « La politique en faveur du patrimoine monumental s’est trouvée confrontée dès 2004 à des difficultés qui ont continué de s’aggraver en 2005 et en 2006. »


Et ces 500 000 emplois sont quasiment tous non-délocalisables.

Ajoutons que Paris accueille 26 millions de touristes par an.

 

jeudi, 09 novembre 2006

Laurence Souques

Ce mardi 7 novembre, à l’Eglise Saint-Dominique, les obsèques de Laurence Souques ont été célébrées.


De 1973 à 1998, Laurence tenait une boutique au 26, rue de la Tombe-Issoire, où elle présentait les activités caritatives de son association : Les Amis de Seva Sangh Samiti. Ce local lui avait été confié par l’Abbé Keller qui soutenait bien des oeuvres et des actions charitables à la Ferme de Montsouris. A la mort de l’Abbé Keller, Laurence s’est battue pour que les lieux soient préservés et que les volontés du Père soient respectées (notamment son testament qui interdit toute opération immobilière).


En 1992, Télérama publia un article sous-titré :

« Avec quelques autres, Mlle Souques la bien nommée fait un foin du tonnerre pour protéger un îlot du 14e, et sa carrière souterraine, menacée par un promoteur... »


Laurence n’est plus parmi nous, mais ses amis continuent le combat afin que ce patrimoine de Paris soit enfin préservé de la spéculation immobilière.

vendredi, 27 octobre 2006

Lu dans le 20 minutes d’aujourd’hui

" Patrimoine : Dans la capitale, plus de 350 bâtiments historiques tombent en décrépitude. "

« En juin, la mairie a décidé de protéger près de cinq mille   « quartiers, monuments et sites pour des raisons d'ordre culturel, historique ou écologique » via le plan local d'urbanisme, afin qu'ils ne soient ni démolis ni transformés. Signe que la volonté politique de protéger le patrimoine existe. Ne manquent que les crédits. »


« Le privé rechigne parfois à restaurer son patrimoine, en raison des coûts. A l'image de l'entreprise propriétaire de la Ferme de Montsouris (14e), qui veut démolir le bâtiment pour y construire des logements. »


 

lundi, 02 octobre 2006

2e Mystère de Montsouris

Le dimanche 1er octobre, avec d’autres associations nous avons proposé le 2e Mystère de Montsouris, au Parc Montsouris.

 

Au menu :

- Une visite historique du parc,

- Un spectacle de chansons françaises (Bobby Lapointe, Charles Trenet, Boris Vian...),

- De l’accordéon et de la bombarde.

 

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Bombarde de la Renaissance

 

- En clôture, une chasse aux trésors pour les enfants.

 

Voici quelques réponses aux deux dernières questions :

« Sais-tu qu’il existe encore une vieille ferme abandonnée dans Paris ? Qu’aimerais-tu y voir ? »


- " J'aimerais y voir des animaux ".

- " Des moutons, des chèvres, des cochons et des lapins ".

- " Des vaches, des chèvres, des biches, des poules et des coqs ".

 

« Sais-tu que sous cette ferme, il existe un souterrain du Moyen-Age ? Qu'aimerais-tu qu'il devienne ? »

 

- " Qu'il reste tel quel ".

- " Un souterrain qu'on visite et qui reste naturel ".

- " Un centre de géologie ".

- " Un lieu de visite ".

- " Je veux qu'il reste comme il est ".

 

Voici de belles idées qui pourraient inspirer les responsables de ce dossier.

 

mardi, 26 septembre 2006

La Commission du Vieux Paris accepte la démolition d’une ancienne maison du site

Le 12 septembre dernier, la Commission du Vieux Paris vient d’accepter que soit démoli la maison de faubourg du 28, rue de la Tombe-Issoire :

 

« Maintien du voeu en faveur de la restauration et de la réhabilitation du 15 villa Saint-Jacques et lever du voeu au 28 rue de la Tombe-Issoire : La Commission du vieux Paris, réunie le 12 septembre 2006 à l’Hôtel de Ville sous la présidence de Mme Moïra Guilmart, adjointe au Maire chargée du patrimoine, suite aux voeux émis en 1999, 2000 et 2004, maintient son voeu en faveur de la restauration et de la réhabilitation du 15 villa Saint-Jacques, pavillon de style troubadour construit en 1840, et admet la démolition du bâtiment à un étage, datant également des années 1830-1840, au 28 rue de la Tombe-Issoire, en raison de son état de délabrement trop important. »

 

Cette démolition attire, de notre part, 4 remarques :

 

1) La Ville en acceptant cette démolition délivre le message suivant à tout promoteur : vous n’arrivez pas à obtenir votre permis de démolir, parce que votre immeuble est un patrimoine historique ? Qu’à cela ne tienne, laissez-le à l’abandon. Au besoin, accélérez la procédure en détruisant votre immeuble par petit bout, mois après mois. Et ainsi, nous vous donnerons votre permis de démolir.

 

2) La maison de faubourg du 28, rue de la Tombe-Issoire n’est pas dans un état qui empêche sa restauration, loin de là. Juste avant son expulsion, le 21 juillet 2004 au matin, nous l’avons d’ailleurs fait visiter de fond en comble, à plusieurs élus et à des personnalités du quartier, afin qu’ils puissent le constater. A nous tous, nous pesions environ 1 tonne 5 et bien nulle part le plancher ne s’est affaissé !

 

3) L’ensemble du patrimoine de cette parcelle mérite d’être conservé, car il s’agit d’un site miraculeusement épargné par l’urbanisation moderne, abritant la dernière ferme de Paris. Il ne reste aucun autre exemple, dans Paris, d’un tel ensemble rural et faubourien.

 

4) Le Maire du 14e, dans l’entretien qu’il nous a donné, il y a quelques jours, rappelait que : « Cette parcelle est quasiment devenue inconstructible. On peut faire avec les bâtiments existants, mais on ne peut rien construire de nouveau. » En effet, depuis le jugement du Tribunal Administratif du 9 juin 2005, la parcelle est devenu de fait inconstructible, tout le sol et tout le sous-sol étant classés Monument Historique. Acceptez qu’en soit démoli une partie, c’est créer un trou béant inconstructible en plein Paris.

 

mercredi, 20 septembre 2006

Pierre Vallet

L’animateur de Paris14.info, candidat (UMP) en tant que suppléant aux côtés de Dominique Versini aux législatives de 2002, puis avec Jean-François Copé aux régionales de 2004, a bien voulu nous accorder cet entretien.

 

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Quel est votre sentiment général sur ce dossier ?


D’abord le sentiment d’un énorme gâchis. On a un patrimoine dont tout le monde s’accorde pour dire qu’effectivement il est unique. Depuis le temps, il devrait être valorisé, pour que les scolaires puissent le visiter. C’est une chance d’avoir un patrimoine de ce type dans un quartier. Ce coin de la rue de la Tombe-Issoire ne regorge pas de points qui peuvent créer une animation culturelle… Nous avons la chance d’avoir une belle paroisse à côté, profitons-en pour créer un ensemble culturel, un point d’ancrage local. Ce serait très intéressant.

…Très intéressant à 3 conditions…

Premièrement, que le site Port-Mahon / Ferme Montsouris soit sécurisé et donc remis en état. Je veux dire par là restauré – ce qui ne veut pas dire déguisé en Mac Donald ou en pastiche de… Cette restauration, il faudrait confier cela à des gens qui sont simplement animés par l’amour du patrimoine. Ce serait bien.

Deuxièmement, nous avons non loin de là, un musée qui est l’un des plus visités de Paris : les Catacombes. Comme tous les habitants du 14e, j’ai pu constater qu’il y avait des dizaines de touristes qui faisaient la queue sous la pluie l’hiver. Il serait bénéfique pour les touristes comme pour la vie du quartier de relier le réseau Catacombes de Denfert-Rochereau et carrière de Port-Mahon. Les touristes pourraient entrer par un côté et sortir de l’autre… Ces visites seraient complémentaires et montreraient que Paris, la capitale de la France, ne s’est pas faite en un jour, car les ossements ne sont pas représentatifs des carrières puisqu’ils ne sont que la résultante de la fermeture (notamment) du cimetière des innocents, de l’intervention de Héricart de Thury, le (mauvais ?) goût des romantiques du XIXe siècle ayant fait le reste (« Arrête ! C’est ici que commence l’Empire de la Mort !)…

Maintenant, sur le dossier, un peu annexe mais totalement lié, de l’évacuation, idem : quel gâchis… Quand je pense à toutes ces familles qui sont aujourd’hui logées à l’hôtel… Quand on sait qu’une chambre de 20 mètres carrés peut être facturée à la Ville de Paris 2 300 € / mois… Alors que, rue de la Tombe-Issoire, l’immeuble reste aujourd’hui inoccupé – et ce n’est pas prêt de s’arrêter étant donné l’imbroglio juridique dans lequel nous sommes… Sans parler de cette commission de sécurité qui avait in fine donné son agrément sur les travaux de mie au norme sécurité incendie… Quel gâchis d’argent public…

Je souhaite vraiment que tous les acteurs du dossier, promoteur, pouvoirs publics (Mairie, Ministère de la Culture, Préfecture de Région…) et Collectif de Port-Mahon pourront prochainement se mettre autour de la table pour trouver un accord. Oui, bien sûr avec le Collectif, parce que ce sont des gens qui se battent depuis 10 ans pour la sauvegarde de ce patrimoine. Donc, ils ont mérités d’être autour de la table… Je pense d’ailleurs que le site n’existerait plus sans eux.

Donc il faut mettre tout le monde autour de la table, pour arrêter de tergiverser autour de ce lieu. Il faut qu’on trouve une solution. Et je pense que la solution jusqu’auboutiste de la Soferim n’est ni possible (réhabiliter signifie détruire le monument historique), ni acceptable (il est temps pour eux de comprendre que le promoteur façon « seventies », c’est fini, la profession se bat d’ailleurs pour montrer qu’elle est respectable et responsable…

Et tant qu’il n’y aura pas une réponse ferme et définitive, avec tous les acteurs du dossier, lors d’une réunion autour d’une même table, on n’y arrivera pas

Le Collectif plaide pour une protection au titre des Monuments Historiques ou pour une Protection Ville de Paris, de la dernière ferme de Paris (c’est-à-dire de la grange, de l’immeuble sur rue du 26 qui est l’entrée de cette ferme de ville, de la cours de ferme, du Pavillon Troubadour, de la Maison des Vachers et de l’aqueduc Gallo-Romain). Qu’en pensez-vous ?

Et

Le Collectif se bat pour une restauration de tous les bâtiments de la parcelle. Qu’en pensez-vous ?


Il est difficile de dissocier le sort de la carrière du chemin de Port-Mahon, de celui de la Ferme en surface. Le sol est classé. Réhabiliter, cela impliquerait de refaire des fondations modernes. Et à partir du moment où on touche le sol, on touche au Monument Historique, on l’altère et on prend de surcroît un risque d’effondrement non négligeable. Etant donné, je crois, que personne ne milite pour qu’on déclasse ce Monument Historique ou qu’on le menace de destruction irrémédiable, il faut trouver rapidement un accord avec la Ville ou avec le Ministère de la Culture, pour que la Ferme bénéficie également d’un classement, y compris le pavillon Troubadour qui a son charme. Parce que je pense que c’est un site qui a un intérêt dans sa globalité. Donc, la restauration de tous les bâtiments de la parcelle, oui.

Je ne suis pas définitif sur les projets de ce qu’on peut faire dans ces bâtiments. Je crois qu’il ne faut pas arriver avec des solutions arrêtées sur le sujet, parce qu’on a besoin de trouver un terrain d’entente avec la Soferim. Personne ne gagnera complètement à 100% dans ce dossier et il faut offrir une porte de sortie digne et équitable au promoteur. Des logements étudiants ? Une crèche ? L’entrée et / ou la sortie des catacombes ? La SOFERIM doit avoir son mot à dire et j’aimerais voir les projets des uns et des autres en détail à l’échelle de la parcelle dans sa globalité.


Voulez-vous ajouter quelque chose ?

Je trouve consternant qu’en 5 ans, on n’ait pas trouvé encore une solution pour sortir de l’impasse dans laquelle nous sommes et du petit jeu « dépôt de permis de démolir, rejet du permis de construire, préemption, rejet de la préemption… ». Cela révèle vraiment beaucoup de choses sur notre pays, sur la complexité des relations entre la Ville de Paris et les promoteurs (adversaires ici, associés là) qui oscillent entre affrontement judiciaire et connivence officieuse… Car l’indignation de la Ville est à géométrie variable – ainsi, dans d’autres arrondissement, la Ville et la Soferim savent trouver un terrain d’entente…

Je pense enfin que la Soferim joue très gros sur ce sujet. Elle joue la montre, se bat bec et ongle, mais elle sait ce qu’elle a aujourd’hui et rien ne dit qu’un changement de majorité lui serait favorable… Loin de là. Il y a dans chaque camp des irréductibles du patrimoine. Alors je souhaite que l’on sache trouver rapidement une solution raisonnable et raisonnée. C’est dans l’intérêt de tous.

 

Nous vous remercions.

 

mardi, 19 septembre 2006

375 articles ou reportages sur le sujet !

A ce jour, la carrière du Chemin de Port-Mahon et la Ferme de Montsouris ont suscité pas moins de 375 articles ou reportages !

 

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Cette couverture médiatique sans précédent n’a pourtant pas réussi à épuiser le sujet, l’affaire n’ayant cessé de connaître rebondissement sur rebondissement...

 

lundi, 18 septembre 2006

Le scandale de la Ferme de Montsouris

Le dernier numéro de la revue Golias (n°109) révèle des faces cachées du dossier :

 

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« L’interprétation du testament de l’Abbé Keller a été déviée de ses objectifs par le cardinal Lustiger. Ce problème a déjà fait l’objet d’une enquête de l’Officialité de Paris, en 1992 [...] En 1986, à sa mort, l’Abbé Keller lègue naïvement les 56 parts lui restant dans cette société à l’Association Diocésaine de Paris : ‘à charge pour elle de mettre à la disposition de la paroisse St Dominique le terrain et les locaux qui lui sont actuellement affectés’ (selon les termes du testament olographe) [...] Le 23 décembre 1987 et par écrit, l’Association Diocésaine : ‘déclare que les parts... sont libres de toutes charges’. »

 

Et Golias conclut :

« la Soferim, avec le soutien du grand argentier du diocèse de Paris, Bertrand de Feydeau, continue d’essayer de réaliser cette opération coûte que coûte. Au mépris des décisions de justice prises dans ce dossier. »

 

Nous vous laissons le soin de lire le reste :

Les grands travaux de Monsieur de Feydeau (2) (3) (4) (5)

L'abbé des pauvres trahi par Lustiger

Monsieur de Feydeau surpris en flagrant délit d'initié

 

Et si vous désirez commander ces articles :

http://www.golias.ouvaton.org/

 

vendredi, 15 septembre 2006

Venez nous rencontrer au 2e Mystère de Montsouris...

Dimanche 1er octobre 2006, se tiendra le 2e Mystère de Montsouris, au Parc Montsouris (entrée avenue René Coty).

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Programme de la journée :

12h      Pique-nique
14h      Visite historique du parc par un historien
15h      Chansons françaises pour les enfants
15h30  Chasse au trésor
16h30  Résultat de la chasse au trésor

Lors de cette journée, le Collectif présentera son action.

 

Alors, à dimanche...


 

mercredi, 13 septembre 2006

Pierre Castagnou

Le Maire du 14e arrondissement, également Conseiller de Paris (PS), a accepté de répondre à nos questions.

 

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Quel est votre sentiment général sur ce dossier ?

 

L’affaire dure depuis longtemps. Il est temps de trouver un dénouement. La ferme fait  pleinement partie de notre patrimoine et de l’histoire de Paris. Il n’y a d’ailleurs pas que la ferme. La parcelle comprend le sous-sol avec la carrière du chemin de Port-Mahon et l’aqueduc gallo-romain, le sol, la ferme de Montsouris proprement dite (que le nouveau propriétaire s’acharne à appeler la grange). Il y a aussi les bâtiments qui donnent villa Saint-Jacques, le pavillon troubadour et les bâtiments qui donnent rue de la Tombe-Issoire, tout cela fait partie d’un ensemble qu’il faut absolument préserver.
Je me suis saisi de cette affaire dès le début, dans les années 90. Je n’étais pas encore maire. J’étais un simple Conseiller de Paris qui siégeait dans l’opposition. Face aux projets immobiliers dont le site faisait l’objet, j’ai convaincu le ministre de la culture, qui était alors Jack Lang et que je connaissais bien, de classer la carrière du chemin de Port-Mahon au titre des monuments historiques.
Ce classement s’est révélé essentiel. Sans lui, nous aurions beaucoup de mal à nous opposer aux différents projets immobiliers qui se sont succédés. C’est, sur ce classement qu’avec le Collectif de Port-Mahon, et avec tous ceux et toutes celles qui se sont mobilisés autour de lui, qu’après 2001, au niveau municipal, nous nous sommes appuyés pour rejeter les demandes de permis de la Soferim. Il n’y a d’ailleurs pas que la carrière qui est classée, mais aussi le sol.
Depuis 5 ans, nous (et quand je dis nous, j’entends l’ensemble de la majorité municipale du 14e, la Ville de Paris et le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui suit cette affaire personnellement) sommes aux côtés du Collectif de Port-Mahon pour déjouer les manœuvres de la Soferim.
Nous avons évité le pire, nous avons gagné des batailles, mais la guerre n’est pas terminée. C’est une affaire qui a connu de nombreux rebondissements. Il y a eu le changement de propriétaire, l’expulsion des occupants, plusieurs projets, autant de demandes de permis… Le projet du promoteur évolue. Il veut réaliser des logements de standing, puis une résidence étudiante. C’est très bien que la Soferim se soucie du logement étudiant, mais ça a fait long feu, parce que, aux dernières nouvelles, la Soferim projetterait de réaliser une résidence pour personnes âgées… Tout cela n’est pas sérieux.
La Ville a proposé à la Soferim d’acquérir la ferme pour enfin trouver une solution satisfaisante pour tous. Elle a même préempté. Mais la Soferim a refusé. Elle finira peut-être par accepter, ne serait-ce que sous l’effet de ses contraintes financières parce qu’il a investi, mais pour l’instant, il n’en a tiré aucun avantage. C’est un promoteur-constructeur dont les considérations sont financières et seulement financières. Je suis étonné par son entêtement. Il doit bien bénéficier d’appuis quelque part !
En tout cas, pour l’instant, dès que la Ville refuse un  permis de démolir ou de construire, le promoteur s’empresse d’en déposer de nouveaux. La Soferim a attaqué la décision de préemption de la Ville qui a été déboutée en 1ère instance. La Ville a fait appel. Nous attendons le jugement. Le combat continue. Il ne faut surtout pas se démobiliser, il faut faire preuve d’une vigilance de tous les instants face à la Soferim et à ses manoeuvres.

 

Le Collectif plaide pour une protection au titre des Monuments Historiques ou pour une Protection Ville de Paris, de la dernière ferme de Paris (c’est-à-dire de la grange, de l’immeuble sur rue du 26 qui est l’entrée de cette ferme de ville, de la cours de ferme, du Pavillon Troubadour, de la Maison des Vachers et de l’aqueduc Gallo-Romain). Qu’en pensez-vous ?

 

Oui, nous l’avons vu, si le classement de la carrière a permis de repousser les projets immobiliers de la Soferim, il est aussi apparu nécessaire de mieux protéger tous les éléments du site.
C’est tout le sens des dispositions édictées dans le cadre nouveau PLU qui a été adopté par le Conseil de Paris le 12 juin dernier. A la demande de la Mairie du 14e la parcelle fait désormais l’objet de plusieurs mesures de protection :
1/ Le bâtiment de la ferme bénéficie désormais de la « Protection Ville de Paris ».
2/ Le site a été classé en emplacement réservé pour un équipement culturel.
3/ La cour a été inscrite en Espace Vert Protégé (EVP) et Espace Libre à Végétaliser (ELV).
4/ La porte charretière de l’immeuble, qui donne sur la rue de la Tombe-Issoire a été classée Elément Particulier Protégé (EPP).
5/ Au 15, villa Saint-Jacques, une Volumétrie Existante à Conserver (VEC) inscrite sur les bâtiments en bordure de voie et,
6/ au 17, villa Saint-Jacques, un filet de hauteur limitent drastiquement toute possibilité de construction.
Je crois qu’on pouvait difficilement aller plus loin dans la protection de ces bâtiments et de ce site. Nous sommes armés aujourd’hui pour refuser les permis de démolir et les permis de construire mais aussi toutes autorisations de travaux qui altéreraient le site. C’est d’ailleurs ce qu’a fait cet été le Maire de Paris quand la Soferim a déposé trois demandes de permis de démolir. J’ai très vite donné un avis défavorable et la Ville de Paris a suivi ma position.

 

Le Collectif se bat pour une restauration de tous les bâtiments de la parcelle. Qu’en pensez-vous ?

 

La Ville souhaite restaurer l’ensemble du bâti et notamment la ferme qui date du 19e siècle. Il importe de trouver rapidement trouver un accord avec la Soferim de telle sorte qu’elle donne suite à l’offre d’achat de la mairie. Il ne faut pas attendre que la ferme devienne une ruine, ce qui compromettrait sa restauration ! Mais c’est peut-être malheureusement le calcul de la Soferim.
Au-delà de la protection du patrimoine et de la restauration du bâtiment, nous voulons valoriser cet élément remarquable de l’histoire de Paris en en faisant un lieu vivant. D’où notre projet de faire de la Ferme de Montsouris un équipement culturel. Cela répond à un besoin des habitants et des associations dans ce quartier qui n’en dispose pas. Bien entendu, le projet devra faire l’objet d’une large concertation entre la Mairie, le Collectif et les associations pour définir le contenu du programme. Nous voulons aussi restaurer les autres bâtiments pour y réaliser une quinzaine de logements sociaux dans un secteur où il y en a peu. Conserver un usage collectif et social correspond bien à la volonté initiale de l’Abbé Keller !
J’espère vraiment que la solution de l’acquisition va aboutir. Nous avons demandé une nouvelle estimation aux domaines, compte tenu des nouvelles dispositions du PLU, parce que évidemment la valeur foncière et immobilière varie en fonction de ce qui est inscrit au PLU. Compte tenu des protections désormais assurées, je conçois mal que la Soferim s’entête à vouloir construire sur cette parcelle. Cette parcelle est quasiment devenue inconstructible. On peut faire avec les bâtiments existants, mais on ne peut rien construire de nouveau.

 

Voulez-vous ajouter quelque chose ?

 

Ce dossier est pour moi un dossier emblématique pour le 14e et pour Paris. Emblématique par son ancienneté, par ses enjeux, parce qu’il s’agit de la défense du patrimoine, parce qu’il s’agit aussi de faire prévaloir l’intérêt général porté par la volonté de la municipalité parisienne.
La ferme Montsouris est un combat, vraiment commun, entre le Collectif qui représente une trentaine d’associations, et la Mairie du 14e. Je crois pouvoir dire, et je m’en félicite, car ce n’était pas acquis d’avance, qu’à chaque étape, nous avons discuté, et nous nous sommes mobilisés pour le même combat. Je sais qu’il est arrivé que le Collectif puisse s’interroger sur la capacité du Maire du 14e à convaincre le Maire de Paris. Moi-même, d’ailleurs, au départ, je n’étais pas sûr de pouvoir le convaincre. Il a fallu vaincre quelques résistances dans le milieu municipal. Mais les victoires acquises en ce domaine, même si nous n’avons pas encore abouti, sont de bon augure.
Je souhaite que cette affaire se dénoue d’ici à la fin de cette mandature. Mais la Ville n’est pas seule à décider, il y a deux parties. En tout état de cause si la Soferim se décide à vendre, c’est un projet qui concernera la prochaine mandature. Nous serons alors amenés à travailler ensemble pour mettre au point et réaliser le projet porté par la Ville de Paris et la Mairie du 14e.

 

Nous vous remercions.

 

samedi, 02 septembre 2006

René Dutrey

La première personnalité politique à avoir accepté de répondre à nos questions est à la fois Président du Groupe Vert du Conseil municipal et Premier Adjoint à la Mairie du 14e.

 

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Quel est votre sentiment général sur ce dossier ?

 

D’abord je tiens à dire que c’est un dossier qui me tient à cœur pour une raison toute personnelle : j’étais gamin scout dans le 14e arrondissement, avec ceux que l’on a appelé les scouts de l’abbé Keller. La ferme était notre lieu de rendez vous et notre terrain de jeu. Et puis, l’Eglise a décidé de vendre les terrains et s’est retirée progressivement de toute activité sociale dans le 14e.

Avec une poignée de copains et de jeunes du quartier, nous avons alors décidé de rester et de continuer à faire vivre le lieu. Nous avons créé un espace de création avec un studio de répétitions, des portes ouvertes le samedi après midi. Nous avions même mis en place un atelier d’arts plastiques qui nous servait à fabriquer des décorations pour les fêtes que nous organisions !
On est restés un an et demi à peu près sur le site, sans aucun problème d’ailleurs, puisqu’on entretenait de très bonnes relations avec les voisins et les gens du quartier.

Du jour au lendemain, nous avons été expulsés manu militari, non pas par des forces de police, mais par des gros bras, qui étaient alors très certainement rémunérés par le promoteur, le Groupement Foncier Français qui avait acquis la ferme à l’époque. Cela avait été assez violent d’ailleurs ! C’était au cœur des années 80. A cette époque les méthodes « barbouzardes » étaient assez répandues. Elles le sont moins aujourd’hui, même si on peut s’interroger sur la série d’incendies criminels ayant touché des immeubles insalubres au cours de l’année dernière. L’expulsion reste un événement que nous avons très mal vécu. La violence de l’action nous a beaucoup marqués.

Après ce lamentable épisode, je m’étais tourné vers la Mairie du 14e pour demander des locaux pour les jeunes. C’était la première fois que je rentrais dans la Mairie du 14e et je me suis rapidement fait envoyer promener par un sympathique élu du RPR. Ca a été le déclencheur de mon engagement en politique. Je me suis dit qu’il y avait vraiment un problème dans le 14e arrondissement et qu’il fallait agir.

Par la suite, dans les années 90, j’ai suivi la lutte sur la Ferme, sans être trop impliqué. Mais j’ai tout de même suivi les combats menés par le premier collectif de très près, puisque j’étais moi-même associatif en lutte sur la défense du marché couvert de la rue Daguerre. Dans ce contexte, j’avais également participé à la création de la coordination et liaison des associations de quartier à Paris, qui rassemblaient l’ensemble des associations en lutte sur Paris contre des promoteurs ou contre des opérations publiques destructrices. A ce titre là, j’avais eu l’occasion de suivre les associatifs qui se battaient, à l’époque, sur le site.

Au lendemain des élections municipales de 2001, suite à laquelle j’ai été élu à la Mairie du 14e, la visite de la ferme de Montsouris a été la première visite qu’on ait faite avec Romain Paris, adjoint Vert chargé de l’urbanisme. La situation était alors assez catastrophique : quasiment toutes les autorisations d’urbanisme avaient été délivrées, l’avis favorable du Maire du 14e avait été signé entre les deux tours de l’élection…Le dossier était quasiment bouclé et tout était enclenché pour que soit réalisée une opération de promotion qui déstructurait et détruisait la plus grande partie du site, en tout cas, tout son intérêt patrimonial.

A partir de ce moment là s’est engagé un rapport de force tant au sein des institutions qu’à l’extérieur. De son côté, le Collectif maintenait une pression constante sur le promoteur, la Mairie de Paris et la préfecture. Et Romain Paris et moi-même, en tant qu’élus, nous faisions tout pour obtenir que la Ville de Paris ne laisse pas réaliser cette opération de promotion. Nous étions bien seuls en 2001, à ma connaissance, il n’y avait que les Verts qui s’étaient positionnés sur ce dossier. Par la suite nous avons continué à maintenir et renforcer notre position. Quant à l’Hôtel de Ville, les avis n’ont pas du tout été homogènes mais plutôt fluctuants selon les différents stades du dossier. Les récents avis rendus sur le dernier projet de la Soferim par Jean Pierre Caffé, adjoint à l’urbanisme, Jean-Yves Mano, adjoint au logement se sont tous montrés favorables. Toutefois, le Maire de Paris a heureusement arbitré dans notre sens en refusant le projet présenté par la Soferim. Force est de constater aujourd’hui que la Soferim a de très bons appuis au sein de l’Hôtel de Ville. Elle profite sans doute des quelques réseaux, issus de l’ancienne mandature, qui existent encore au sein de la Ville de Paris. Voilà pour l’histoire.

Mais pour répondre à votre question je pense que le 26 rue de la Tombe Issoire est un site d’un intérêt patrimonial et historique évident. La superposition de trois niveaux de patrimoine, trois niveaux de mémoire : la carrière, l’aqueduc et la ferme en fait un site exceptionnel. Trois niveaux auxquels on peut même ajouter l’immeuble et la forme urbaine générale typiquement faubourienne. Et tout ceci dans un état de conservation étonnant ! La carrière est intacte, l’aqueduc également intact, la ferme est restée quasiment dans son état d’origine, et la forme urbaine apparaît parfaitement conservée… De 25 mètres sous terre à 20 mètres au dessus, c’est ce que j’appelle un mille-feuilles historique. Voilà l’intérêt du dossier.

 

Le Collectif plaide pour une protection au titre des Monuments Historiques ou pour une Protection Ville de Paris, de la dernière ferme de Paris (c’est-à-dire de la grange, de l’immeuble sur rue du 26 qui est l’entrée de cette ferme de ville, de la cours de ferme, du Pavillon Troubadour, de la Maison des Vachers et de l’aqueduc Gallo-Romain). Qu’en pensez-vous ?

 

La protection la plus efficace, qui permettrait réellement de sauvegarder le site, c’est la protection des Monuments Historiques. C’est ce qui avait sauvé la carrière à l’époque. Ce genre de protection devrait correspondre à ce type de site. Mais la difficulté se trouve dans le fait que le Ministère de la Culture ne considère pas comme intéressant et digne d’une protection particulière le patrimoine du 19e siècle. Ils sont restés un petit peu bloqués au 18e siècle.

Après, au niveau de la Ville de Paris, la Ferme n’a été que partiellement protégée lors de l’adoption du Plan Local d’Urbanisme, puisque le 26, rue de la tombe Issoire et le coté villa Saint Jacques, excepté le pavillon troubadours, ne font l’objet d’aucune mesure de protection. En tant que Verts, nous n’avons pas voté le PLU, donc à ce titre, nous ne nous sentons pas responsables ni de son contenu ni de ses effets futurs, sur lesquels nous avons de vives inquiétudes.
L’absence de volonté de maîtriser la spéculation immobilière risque d’avoir des répercussions catastrophiques aussi bien sur le prix des logements, que sur le patrimoine. Le nombre insuffisant de protection de bâtiments sujets à la pression foncière fait peser sur eux une menace à court terme.

Les « Protection Ville de Paris » instituées par ces listes sont malgré tout des protections intéressantes parce qu’elles viennent remplir une carence de protection du patrimoine du 19e siècle. Mais il faut se rappeler qu’elles peuvent être remises en cause très facilement. Le PLU, et par conséquent la liste des bâtiments protégés, peuvent être modifiés sur un simple vote du conseil de Paris.
Pour conclure, si une modification du PLU devait intervenir, le groupe Vert déposerait un amendement de protection de l’intégralité du site.

 

Le Collectif se bat pour une restauration de tous les bâtiments de la parcelle. Qu’en pensez-vous ?

 

Je suis favorable à une restauration du site. Mais il faut savoir ce que l’on entend par là et quelle formule d’organisation du projet peut correspondre à une restauration.

La création de logements sociaux et d’équipements comme la Ville de Paris a l’habitude de le faire ne pourra correspondre au respect du patrimoine du site et donc à une restauration. Une procédure classique au sein de la Ville de Paris implique une rigidité du point de vue du cahier des charges. Les modalités de financement du logement social sont particulièrement contraignantes et ne permettront pas d’engager une véritable restauration des bâtiments, mais au mieux une simple réhabilitation. Il faut savoir que le logement social ne peut pas dépasser un certain coût au m² -  Pour en réaliser sur ce site, il va falloir se montrer créatif.

C’est pour cela que je préconise pour ma part, d’explorer les pistes de « l’auto réhabilitation » du site, une forme de réhabilitation autogérée. Il existe déjà des projets en France qui fonctionnent ainsi.
On pourrait créer un comité de pilotage avec le Collectif, la Ville de Paris et le Ministère de la Culture, si le site s’avérait réellement protégé. Il sera alors possible d’établir un cahier des charges de restauration, combinant les obligations d’une restauration et l’utilisation future du lieu.

Quand à l’utilisation future du lieu, je crois qu’il y a deux choses essentielles qu’il faut garder en tête pour conserver l’esprit de ce site : d’une part, le fait qu’il a toujours été ouvert sur l’extérieur ; d’autre part que trois types de mémoire s‘y rencontrent : la mémoire des pierres, la mémoire de l’aventure de l’Abbé Keller, et la mémoire de la lutte. Je crois que ça peut être le cadre d’un pré-cahier des charges du futur projet.

Alors après quand on a dit ça, qu’est-ce que pourrait être concrètement ce futur projet ? Bien sûr on pense d’abord à la mise en valeur de l’aqueduc et de son histoire et l’ouverture au public de la carrière de Port-Mahon. Sur la partie mémoire de l’Abbé Keller, il y a quelque chose à imaginer, pourquoi pas avec une partie de l’église qui se reconnaît encore dans ce qu’a pu être l’action sociale des paroisses dans le 14e notamment pour le logement des plus démunis. Sinon il faudra se tourner vers des associations laïques qui œuvrent dans le domaine du logement social. Et puis pour la mémoire de la lutte, l’idée d’un centre de ressources parisien pouvant venir en aide à des associations confrontées au même type de projet ailleurs dans Paris pourrait permettre de respecter la continuité de ce qui s’est passé sur ce site. Enfin, pour la ferme, on a envie d’y revoir des animaux et des plantations : il faudrait y créer un jardin partagé et pourquoi pas un poulailler dans la cour !

 

Voulez-vous ajouter quelque chose ?

 

Le patrimoine ce n’est pas que les vieilles pierres. C’est aussi ce qui s’est passé dedans, il est indissociable des personnes. Il faut bien regarder le passé pour comprendre l’avenir. La pierre et l’homme restent ainsi intimement liés.

 

Nous vous remercions

 

jeudi, 24 août 2006

Avis défavorables sur les demandes de permis de démolir

En août, le Maire du 14e, Pierre Castagnou, a donné un avis défavorable aux trois permis de démolir demandés par la Soferim.

Son avis est motivé par le fait que :

" la démolition dénaturerait les caractéristiques du site et compromettrait sa mise en valeur dans le respect des protections au titre des Monuments Historiques et au titre du Plan Local d'Urbanisme ".

On attend à présent l’avis du Ministre de la Culture.

jeudi, 03 août 2006

Nouvelles demandes de permis de démolir

Le promoteur vient de déposer 3 nouvelles demandes de permis de démolir, pour la démolition de 7 bâtiments, seuls la grange et l’immeuble sur rue du n°26 sont épargnés.
Pour justifier cela, il clame que les bâtiments sont en mauvais état.

Oublie-t-il qu’une injonction de mai 2003, réitérée de nombreuses fois par la Préfecture de Police, lui demande, " immédiatement et sans délai " et ce depuis plus de 3 ans, d’entretenir ces bâtiments ?
Oublie-t-il que, pour tout entretien, il se livre, depuis, à des travaux de déconstruction...

Des centaines de tonnes de gravats sont sorties du site, des étais ont été retirés.

Le 9 juin 2005, le Collectif d’associations a pourtant gagné son contentieux contre le promoteur. Le tribunal a tranché, le permis de construire était refusé.

Alors, à quoi aboutirait une démolition d’une telle ampleur ?
A créer une friche de 2 000 m², un terrain de fait inconstructible, en plein Paris.

Tout le sol et le sous-sol étant classé Monument Historique, le Ministère de la Culture a, maintenant, à se prononcer sur l’opportunité de ces travaux.

mardi, 01 août 2006

Contact

Pour nous contacter, vous pouvez nous joindre par mail.

A bientôt !

vendredi, 28 juillet 2006

Solutions pour une restauration du patrimoine

Les solutions sont là. Des banques et des mécènes sont prêts à acheter ce site, afin qu'il soit intégralement restauré, avec la participation des pouvoirs publics.


Ils sont prêts, non seulement à rembourser la Soferim de tous ses frais, mais même que la Soferim réalise un bénéfice substantiel. Mais voilà, à ce jour, la Soferim ne veut pas d'un bénéfice seulement substantiel. Elle veut une grosse opération immobilière juteuse.

 

 

 

Quelques articles de presse

 

jeudi, 27 juillet 2006

Chronologie

09/04/86, décès de l'Abbé Keller. 

 

- 04/01/94, classement publié au Journal Officiel du 10-11/01/94 : "Par décret en date du 4 janvier 1994, est classée parmi les monuments historiques, pour être conservée, la partie de la carrière souterraine du chemin de Port-Mahon [...] située 26, 28 et 30, rue de la Tombe-Issoire, et 15 et 17, villa Saint-Jacques, ainsi que le sol de ces parcelles [...] à l’exclusion des constructions situées en surface..." Ce classement concerne une surface de 27,3 ares, soit la totalité du terrain.


- 25/03/98, le Conseil d’Etat confirme le classement : "Considérant ... que la carrière souterraine de Port-Mahon datant du 14e siècle est la seule véritablement attestée de cette époque sous Paris et qu’elle présente un panorama complet de l’exploitation de la pierre à la fin du Moyen Age, du fait de son caractère intact ... qu’ainsi, sa conservation présente un intérêt d’art et d’histoire de nature à justifier son classement parmi les monuments historiques..."


- 29/09/00, demande d’un permis de construire (75 014 00 V 0048) déposées par Mgr Pierre Gervaise. La Soferim aide à la constitution du dossier.


- 25/11/02, A. Paquet (ingénieur, conseiller en sols, carrières, fondation, maîtrise d’ouvrage) remet, à la demande du Collectif de Port-Mahon et de la Ferme de Montsouris, un rapport de 18 pages sur les implications des travaux de fondations sur la carrière classée Monument Historique. Le rapport est ainsi introduit : "Nous vous confirmons ... notre grand pessimisme concernant la stabilité de la carrière, voire sa ruine complète, si les travaux sont entrepris tel que conçus d’après les documents remis."


- 14/03/03, la Soferim achète le bien immobilier pour 6,38 millions d’€.


- 24/11/03, le Ministère de la Culture délivre une autorisation de travaux.


- 19/03/04, la Mairie de Paris refuse la demande de Permis de Construire (75 014 00 V 0048).


- 26/05/04, l’Abbé Pierre vient bénir le site et soutenir l’action du Collectif.


- Du 28/12/04 au 06/01/05, la Soferim se livre à un "débroussaillage" du site, supprimant les jardins (EVIP) et démolissant ce qu’elle appelle "des murs et des ruines", à l’aide d’un engin de 9 tonnes et sans autorisation administrative, théoriquement pour préparer une campagne archéologique de l’INRAP, campagne que l’on attend toujours.


- Janvier 2005, la Mairie de Paris annonce la préemption de tout le site.


- 26/04/05, le Ministère de la Culture annule l’autorisation de travaux du 24/11/03.


- 09/06/05, le Tribunal Administratif confirme l’annulation de l’autorisation de travaux et le refus du permis de construire à la Soferim, considérant que : « les travaux envisagés constituent pour le monument historique une menace de dénaturation définitive ».


- 02/09/05, expulsion de tous les occupants du 26, rue de la Tombe-Issoire. Puis, régularisation par la Préfecture de Police de ceux qui n’avaient pas de titre de séjour. Depuis, 7 familles ont été relogées par la Préfecture, les autres attendent à l’hôtel leur relogement.


- 03/03/06, le Maire de Paris délivre un permis de démolir partiel (075 014 04 V 0028), concernant l’arasement du mur pignon du 30, rue de la Tombe-Issoire.


- 24/05/06, la préemption est annulée par le Tribunal Administratif, car la Mairie n’a pas de projet précis.

 

- 11/07/06, la Soferim dépose 3 nouvelles demandes de permis de démolir, afin de détruire 7 bâtiments.
 

vendredi, 23 juin 2006

Permis de démolir

Le 31 mai 2006, le Collectif a attaqué en référé le permis de démolir N° 075 014 04 V 0028.
Depuis 2 ans, la Soferim demande, en effet, à démolir le mur pignon du 30, rue de la Tombe-Issoire, mitoyen du 28.

Devant le juge, la Ville a affirmé que l’urgence à démolir ce mur pignon devait primer sur l’urgence à conserver le patrimoine.

Résultat, la Ville et la Soferim ont gagné ce contentieux sur l'urgence.

Lors de cette audience, nous avons appris, de la bouche du juge, que la préemption de la Ferme de Montsouris par la Ville avait été annulée par ce même tribunal.

 

mardi, 20 juin 2006

Travaux légaux ou illégaux ?

Depuis septembre 2005, la Soferim refuse, aux inspecteurs de la Division de l’Urbanisme, l'entrée du 26-30, rue de la Tombe-Issoire et du 15-17, villa Saint-Jacques.

 

Ces agents de la Ville ont la charge d’inspecter les travaux à Paris, afin de vérifier s’ils sont autorisés.

 

Depuis, des centaines de tonnes de gravats ont été emmenés du site.

 

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lundi, 19 juin 2006

Projet de restauration de la Ferme de Montsouris et de la Carrière médiévale des Hospitaliers de Saint Jean pour y aménager un centre culturel et social

 

LE SITE:


En surface :

Dernière ferme de Paris (comprenant une vaste grange, avec son étable, son cellier voûté et sa charpente signée du Pendule à Salomon des Compagnons).
Ensemble de maisons de faubourg de l’ancien hameau de la Tombe-Issoire.


 

En sous-sol :

Dernière carrière médiévale de pierre à bâtir intacte de Paris.
L’aqueduc gallo-romain de Lutèce (sous la cour de ferme).

Depuis les Hospitaliers de Saint Jean seigneurs de la Tombe-Issoire au Moyen Age, jusqu'à l’Abbé Keller (1894-1986) son ancien propriétaire, le site a eu une vocation sociale et de partage ouvert à tous.
Ce projet respectera cet héritage, tout en répondant à un besoin qui ne fait que se développer.

 

Centre culturel et social :
Il bénéficiera de la couverture médiatique du site (plus de 300 articles de presse et reportages, ces 3 dernières années).

La carrière du Moyen Age, patrimoine unique à Paris (voir à ce sujet le jugement du Conseil d’Etat du 25 mars 1998), deviendra un musée, soit associé aux Catacombes comme naguère, soit indépendant.
Il permettra de montrer avec quelles pierres Paris a été construit dès l’époque gallo-romaine.
Rappelons que les Catacombes sont l’un des musées les plus fréquentés de Paris et l’un des plus rentable (200 000 visiteurs en 2 000, alors qu’il n’était ouvert que 16 heures par semaine).


La grange deviendra un écomusée présentant l’histoire de cette ferme parisienne, mais aussi les activités traditionnelles d’une ferme (cultures, barattage, panification, etc.)
Une des pièces de la grange pourra accueillir les réunions associatives du quartier.

L’ensemble de ces deux musées présentera le Paris insolite et mystérieux (la carrière souterraine cachée, le pittoresque d’une ferme à Paris et l’énigmatique Pendule à Salomon).
Ce centre pourra également accueillir des expositions temporaires et des manifestations culturelles, sociales ou associatives.
Il sera à 4 minutes à pied de Denfert-Rochereau et, par la ligne B du RER, à 15 minutes de Châtelet-les-Halles.

L’immeuble de rapport du N°26 et la maison de faubourg du N°28 comprendront une vingtaine de logements sociaux.
Les boutiques sur rues pourront être louées à des associations, à des fondations reconnues d’utilité publique ou à de petits artisans.
La cour, classée E.V.P. au PLU, accueillera un grand jardin dans lequel seront notamment aménagés un jardin pédagogique pour les enfants et un jardin partagé.
Le pavillon troubadour du 15, villa Saint-Jacques pourra accueillir le siège de ce centre et un logement de fonction à l’étage.

 


Propriétaire actuel :
En 2003, la Soferim s’est engagée à acheter le bien pour 6,38 millions d’€ (2 730 m² de surface au sol), dans le but de réaliser une opération immobilière aujourd’hui impossible.
A ce jour, seuls 4,4 millions d’€ ont été versés par la Soferim, au vendeur. La Soferim doit effectuer un dernier versement, le 31 décembre 2006.
L’hypothèque conservatoire est détenue par la SOCFIM du groupe Caisse d’Epargne.

 

Contraintes :
Tout le sol des parcelles est classé au titre des Monuments Historiques, depuis 1994.
En 2002, l’expert A. Paquet (ingénieur, spécialiste en carrières et fondations) a établi un rapport sur l’impossibilité de réaliser une opération immobilière sur le site, car dans ce cas :
« nous vous confirmons... notre grand pessimisme concernant la stabilité de la carrière, voire sa ruine complète. »
Le 9 juin 2005, le Tribunal Administratif a confirmé l’annulation de l’autorisation de travaux par le Ministère de la Culture et le refus du permis de construire par l’Hôtel de Ville à la Soferim, considérant que :
« les travaux envisagés constituent pour le Monument Historique une menace de dénaturation définitive. »

Toute construction nouvelle étant impossible sur ce site, il faut donc, étant donné son intérêt patrimonial, le restaurer (dans le cas de toute construction, l’Inspection Générale des Carrières imposerait automatiquement une prescription, c’est-à-dire des fondations dénaturant définitivement le Monument Historique).
L’Inspection Générale des Carrières nous a confirmé par écrit, le 7 novembre 2005, que cette carrière, classée Monument Historique, est : « actuellement en bon état de conservation ».

 

Découvertes archéologiques :
Cette restauration sera l’occasion, dans la cour de la ferme :
De mettre à jour notamment par la technique d’écholocation :
Le cellier de l’ancienne Maison de Ficherolles (cellier dont la présence probable a été signalée en 2002 par la SHA 14 et qui remonte au moins au 17e siècle).
La route romaine principale qui menait à Lutèce.
L’aqueduc de Lutèce.
De débourrer le puits de la ferme.
Et de découvrir sans doute d’autres trésors, puisque des tessons qui affleurent naturellement dans le jardin ont été estimés du 15e siècle par des archéologues.
En parallèle à ces fouilles dans la cour, la restauration et l’aménagement des bâtiments pourront être entrepris.
Les résultats de ces fouilles seront une vitrine pour ce futur centre.

 

Partenariat :
Les fouilles et la restauration se feront en partenariat avec les associations qui, depuis le début, défendent le site, associations réunies au sein du Collectif de Port-Mahon et de la Ferme de Montsouris. Plusieurs de ces associations sont spécialisées dans ce type de restauration : OCRA, Paris Historique, PICAR, Rempart, SEADACC, etc.
L’action du Collectif ayant reçu le soutien de l’Abbé Pierre, la Fondation Abbé-Pierre est prête à s’associer au projet.

D'autre part, des banques et des financiers ont donné leur accord de principe à ce projet.

 

Ce partenariat entre les différents acteurs : associations, bénéficiaires des logements sociaux, élus, financiers, habitants du quartier et l’ensemble des Parisiens, renforcera le lien social, dans le quartier et au-delà.

 

Coût de la restauration de la carrière : 420 000 €

Comme les lois du 31 décembre 1913 et du 24 mai 1951 le prévoient, une convention sera signée avec le Ministère de la Culture pour qu’il prenne en charge une partie du coût de cette restauration d’un Monument Historique.

 

La restauration des immeubles en surface comprendra :
d’une part les restaurations de la grange ; des façades, des toitures ; des cages d’escaliers et des devantures des boutiques ;
d’autre part la réhabilitation des appartements et de l’intérieur des boutiques.

Coût de l’aménagement d’une vingtaine de logements sociaux :  1 185 000 €

Coût de l’aménagement de la Ferme de Montsouris et du Pavillon Troubadour : 1 063 200 €

Coût de l’aménagement de l’espace vert : 270 000 €

Coût total : 2 938 200 €

Soit un ordre de grandeur de 3 millions d’€


Ce centre, outre sa vocation sociale et historique, réunira deux sites uniques qui ont en commun le charme d’un Paris insolite, que les visiteurs seront étonnés et curieux de découvrir.