jeudi, 31 octobre 2013
La Ville n'achète pas le monument historique
Selon le curieux arrangement avec le promoteur immobilier, la Ville ne sera pas propriétaire de la partie classée monument historique.
Le libellé de la délibération, qui va être soumise au vote du prochain conseil d'arrondissement (le lundi 4 novembre à 19 heures à la Mairie du 14e) est sans ambiguïté à ce sujet. Le promoteur immobilier restera propriétaire du « volume 3 », ce dernier volume étant défini comme le sous-sol « correspondant à la carrière classée ».
La Ville deviendrait donc propriétaire de deux bâtiments, sans être propriétaire de tout le sous-sol de la parcelle.
Le Collectif d'associations donnera une conférence de presse, devant la mairie du 14e, le lundi 4 novembre à 17h30, juste avant le conseil d'arrondissement qui décidera de cet achat original.
samedi, 26 octobre 2013
France 3
Aujourd'hui sur France 3, Christophe Najdovski, Adjoint à la petite enfance à l'Hôtel de Ville et candidat d'EELV aux prochaines municipales, a critiqué l'accord de la Mairie avec le promoteur Soferim :
"Malheureusement, ce que je vois aujourd'hui c'est que le projet de la Ville ne porte que sur 40 % de la parcelle et les 60 % restant seraient vendus à un promoteur immobilier qui fera des logements à 10 000 euros le m². Moi, ce que je demande instamment à la Ville de Paris, c'est de faire en sorte de racheter l'ensemble de la parcelle et de faire un projet dans lequel on pourra avoir des logements qui seront accessibles, des équipements publics dont une crèche et aussi que l'on préserve le patrimoine de cette ferme".
Cette intervention peut se voir sur le site de FranceTV.
mardi, 24 septembre 2013
La "restauration" du promoteur
Depuis plus d'un an, la stratégie de communication du promoteur est de jurer, la main sur le coeur, qu'il ne veut plus édifier des fondations pour l'immeuble neuf qu'il cherche à construire à tous prix depuis 10 ans ; mais qu'il veut à présent simplement restaurer le monument historique souterrain.
Dans un premier temps, on peut louer cette volonté philanthropique, assez nouvelle chez un spéculateur immobilier, plus connu pour être le pionnier de la vente à la découpe, qu'être un amoureux de l'archéologie médiévale parisienne.
Dans un deuxième temps, on peut remarquer que ces travaux, particulièrement lourds, présentés comme une « restauration », permettraient comme par hasard de poser, sur les nouveaux piliers modernes qui vont encombrer les galeries, un gros radier en béton. Or, ce radier en béton est justement ce dont le promoteur a besoin pour bâtir dessus son imposant immeuble.
Le maire de Paris et les ministres de la culture successifs, de droite comme de gauche, n'ont rien vu à redire à cette pseudo-restauration.
Du coup, la Mairie et le promoteur sont en train de s'entendre, pour que ces travaux soient rapidement réalisés, avec à la clef une grosse spéculation immobilière (voir le texte précédent).
Afin que chacun puisse bien juger de la qualité et de la nature de cette « restauration », nous avons demandé à une infographiste de procéder à une incrustation de ces piliers modernes sur une photographie du monument.
On peut ainsi comparer la galerie dans sa configuration ancienne, avec son aspect après travaux.
Il n'est pas utile d'être un spécialiste de la restauration médiévale, pour s'apercevoir qu'il y a un anachronisme frappant.
Comment peut-on parler de restauration, avec l'édification de tels piliers surdimensionnés au beau milieu des galeries ?
Après ces travaux, la galerie ne ressemblera plus à une carrière ancienne.
Bien entendu, une véritable restauration est possible. Mais, et c'est là ce qui gêne le promoteur, une telle restauration ne pourrait pas être utilisée comme fondation pour un lourd immeuble neuf...
mardi, 14 mai 2013
5 000 signatures pour la carrière médiévale
La pétition du conseil de quartier Montsouris-Dareau, pour que le monument historique soit préservé, vient aujourd'hui de recueillir sa 5 000e signature.
Vous pouvez, vous aussi, signer cette pétition ici même.
18:37 Publié dans Histoire d'une lutte 2013 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tombe issoire, carrière tombe issoire, carrière port mahon, carrière du chemin de port mahon, ferme montsouris, ferme de montsouris
mercredi, 24 avril 2013
Un faux affaissement de carrière
Un soi-disant affaissement de la carrière, qui « aurait pu causer un sinistre majeur dans le quartier » (selon la note du 25 mars de l'architecte en chef des monuments historiques), a permis au promoteur et au ministère de la Culture, le 2 avril dernier, de gagner leur premier contentieux sur ce dossier.
Or, l'IGC et l'INERIS n'ont constaté à propos de cet événement... qu'un simple tassement de remblais dans un ancien puits à eau. Ce tassement en surface n'a donc pas de rapport avec la carrière du chemin de Port-Mahon.
Tout ceci nous semble révélateur de la manière dont cette autorisation de travaux a été instruite à la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles).
Le cabinet de la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, est au courant depuis une douzaine de jours de ces faits d'une extrême gravité.
mercredi, 20 mars 2013
Le référé
Nous venons d'apprendre que le référé suspension se tiendra le 2 avril à 14 heures au tribunal Administratif (7, rue de Jouy, 4e, M° Pont Marie ou Saint-Paul).
Notre Collectif y attaque l'autorisation de travaux, du 21 décembre dernier, délivrée par la Ministre de la Culture.
vendredi, 08 juillet 2011
Détail de l'autorisation de travaux
En quoi consite cette autorisation de travaux, qualifié par le promoteur de "restauration" ?
A édifier 12 gros piliers maçonnés dans les galeries de la carrière, notamment aux endroits où le monument historique n'était pas défiguré par de tels piliers, des endroits où la perspective du moyen âge était resté intacte. La technique des piliers maçonnés date du 19e siècle.
Ces piliers sont destinés à soutenir les immeubles projetés par le promoteur, ils ne peuvent donc pas être cachés dans les remblais comme on le ferait pour une restauration, ni être remplacé par des cales à bras, technique plus ancienne.
Elle consiste à édifier 100 mètres de murs maçonnés, autre technique du 19e siècle, ceinturant toute la galerie. Ce mur ne se justifie que dans la perspective de fonder dessus des immeubles.
A combler de ciment, très largement, les abords des 3 fontis. Bien sûr, rien n'oblige à combler de ciment un fontis pour le stabiliser. On peut le constater dans la galerie des Catacombes qui est sous la rue Dareau où de magnifiques fontis ont été traités au 19e siècle sans aucun comblement ; la galerie est restée intacte.
Et enfin à faire disparaître tout l'étage inférieur du monument historique (que le promoteur qualifie de simple "poche" !) dans du ciment, ceci étant présenté comme une technique "réversible". On connait les traces importantes que laissent un tel curage.
Rappelons qu'en 2003, la DRAC elle-même avait annulé l'autorisation de travaux, lorsqu'elle s'était apperçue que l'étage inférieur allait être comblé de béton. Cet étage inférieur présente un exemple unique de belles cales à bras, témoignant de l'exploitation par hagues et bourrages.
Aucune de ces techniques de "restauration" n'était utilisée dans une carrière à piliers tournés. Il ne s'agit donc pas d'une restauration, mais de travaux de fondations en prévision des immeubles qui doivent être édifiés. C'est un peu comme si pour restaurer une table Louis XIV, on lui ajoutait deux pieds Art Déco...
Dans cette autorisation, si on remplaçait le mot "carrière", par le mot "chapelle", jamais cette autorisation n'auurait pu être délivrée sur un monument du moyen âge.
Marc Viré, qui travaille pour la Soferim (voir l'article de février 2004 de la revue Monts 14) et qui a toujours soutenu toutes les précédentes demandes de travaux de la Soferim, toutes celles qui ont été annulées, soutient bien sûr une nouvelle fois celle-ci.
jeudi, 07 juillet 2011
L'audience du référé
Aujourd'hui s'est tenue l'audience du référé suspensif au tribunal administratif. Elle était présidée par Isabelle Fuchs.
Dominique Cerclet a défendu la position de la DRAC ; il était soutenu par Maître Annie Tirard-Rouxel, avocate de la Soferim.
Notre avocat, Maître Martin Tissier s'est étonné que l'avis de l'IGC sur ces travaux ait disparu du dossier. A la place la Soferim a produit hier seulement, une lettre de l'IGC, datée du 27 juin 2011 qui pointe du doigt les fontis de la parcelle (dont un fontis qui date de 1790, comme on peut le constater sur la carte de l'IGC que nous reproduisons plus bas).
Mais, ces trois fontis, qu'ont-ils de plus que les milliers de fontis repertoriés à Paris sur les cartes de l'IGC ? Sans aller bien loin, sous le 22, rue de la Tombe-Issoire, il y a deux fontis, notés "f", sur la carte de l'IGC. Pourtant les copropriétaires du 22 ne sont pas menacés.
Certains de ces fontis, notamment le 15 août dernier, ont subi des essais pressiométriques de la part de la Soferim ; c'est-à-dire une augmentation de pression par paliers, afin de tester leur résistance. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant qu'un des fontis ait évolué.
L'avocate de la Soferim a reconnu, à deux reprises et un peu maladroitement (mais c'est tout à son honneur), que la carrière du chemin de Port-Mahon n'allait pas s'effondrer demain. Elle n'a pas caché que ces travaux étaient réalisés dans l'objectif de construire au-dessus des immeubles.