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vendredi, 07 mars 2008

René Dutrey

 

Le candidat des Verts, René Dutrey, membre du Collectif de Port-Mahon, répond à nos questions.

 

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Pouvez-vous nous parler de ce que vous avez déjà accompli pour ce lieu ?

 

Le site de la Ferme Montsouris a beaucoup compté pour nous, les Verts, durant cette mandature, au cours de laquelle le lieu, déjà chargé d'une histoire significative (carrière médiévale classée monument historique, dernière ferme de Paris, valeur architectural et patrimonial du pavillon troubadour) s'est enrichi d'un forte symbolique sociale et citoyenne, à travers le double combat pour sa sauvegarde et pour l'accueil et le logement des personnes défavorisées ou d'origine étrangère, sans parler du jardin magnifique qui y avait trouvé place.

Et puis comment oublier que certains d'entre nous, adolescents, y ont aussi passé des après-midi entières, quand la ferme accueillait un centre social géré par l'abbé Keller...

Les Verts ont participé activement au collectif. Leurs élus ont relayé constamment ses préoccupations :

- à travers plusieurs vœux déposés au conseil d'arrondissement et au conseil de Paris, pour demander au maire de Paris de refuser le permis de construire déposé par la Soferim, pour lui demander d'acquérir le site, pour le relogement des résidants du 26, rue de la Tombe Issoire...

- à travers l'élaboration du Plan Local d'Urbanisme, qui a permis de protéger la ferme, de préserver la cour par les dispositifs d'Espace Vert Protégé (EVP) et d'Espace Libre Protégé, de préserver le gabarit du pavillon troubadour avec un Volume Existant à Conserver, de protéger le porche du 26;

- en s'opposant physiquement à l'évacuation par la Préfecture de Police des familles installées sur le site.

 

 

Quelles vont être vos actions, afin que ce patrimoine du 14e puisse être définitivement sauvé ?

 

Aujourd'hui, la justice a confirmé ce qui nous semblait pourtant aller de soi depuis le classement de la carrière de Port-Mahon et du sol des parcelles, à savoir que ce site est inconstructible. Seule une restauration de l'existant est envisageable.  Il faut remercier le collectif pour la qualité de son action en justice, car elle a souvent permis de pallier l'insuffisance des dossiers défendus par la Ville de Paris elle-même, qui a mené très loin l'instruction des permis de construire et a rendu compliqué un refus de dossiers pourtant parsemés d'illégalité lors de leur dépôt en mairie. Reste que la Soferim est encore campée sur ses positions. La première chose à faire est de rester ferme sur l'attitude de la Ville de Paris. La seconde, si une offre d'achat ne pouvait aboutir parce que la Soferim n'évolue pas, est, une fois les recours pendants complètement jugés, d'engager la Ville dans des mécanismes plus coercitifs : un projet de logement social et d'équipement public peut justifier une procédure d'utilité publique et d'expropriation. Il faudra analyser précisément les conditions d'une telle procédure. La maîtrise foncière du site nous semble en effet un préalable à tout projet, et l'idéal pour garantir la préservation du site. Ce projet, que nous appelons de nos vœux, devra être évidemment concerté, tant sur le programme (musée ? centre d'animation ? mise en valeur de la carrière ?) que sur la forme. Le moment n'est pas venu, nous semble-t-il de décider seuls, à l'occasion d'une campagne eléctorale, ce que devra devenir la ferme...