Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 02 avril 2013

Effondrement de carrière ou pseudo-effondrement de carrière ?

 

Vendredi soir à 21h, nous avons reçu les écritures de l'avocat du promoteur. Elles font état d'un effondrement de la carrière qui se serait produit en février ou mars dernier et dont la conséquence serait un trou en surface dans la cour.

Hervé Baptiste, ancien Architecte des Monuments Historiques, qui soutient le projet du promoteur, n'hésite pas à surenchérir dans ces écritures : "cet accident qui aurait pu causer un sinistre majeur dans le quartier, n'a pas eu à l'heure actuelle de conséquence grave, mais la zone sinistrée peut bien entendu s'amplifier ou se reproduire à côté sans plus de préavis".

A l'appui de ceci est présenté un constat d'huissier qui photographie ce trou en surface :

Trou huissier.jpg

Curieusement, l'expertise de l'IGC (Inspection Générale des Carrières) sur cet effondrement de carrière, qui est pourtant présenté comme menaçant les voisins, est absente du dossier. Bien entendu dans ce cas, c'est l'IGC, le service qui a en charge la stabilité des carrières, qui doit immédiatement être consultée. Là, le promoteur préfère demander à un huissier.

L'huissier raconte qu'il a été inspecter la carrière, le 20 mars, sous la direction du promoteur. Mais, curieusement là encore, il ne constate aucun fontis (effondrement de carrière), aucun éboulement récent pouvant expliquer cet affaissement. Bref, ce serait un affaissement qui vient de la carrière, mais qui étrangement ne se manifesterait pas dans la carrière. Mais alors où sont passées les terres qui ont disparu, formant ce trou ? Elle doivent nécessairement occuper un vide en carrière. Et là, on ne trouve rien.

Sur son site Interne (http://www.lesjardinsmontsouris.com/des-travaux-preventif...), le promoteur explique qu'il a dû intervenir en urgence pour traiter cet effondrement. Et à l'appui de ses dires, il publie une photo des travaux où l'on reconnait bien le même emplacement que celui qui avait été repéré par l'huissier. Toutefois, on ne voit aucune machine destinée à combler un fontis, mais seulement une petite grue. Pourquoi juste une grue ?

carrière de port mahon,carrière du chemin de port mahon,ferme de montsouris

Comme la loi l'y oblige, le promoteur affiche la nature de ses travaux sur le chantier. Et là, on a la surprise de lire, non pas une exploration d'un fontis de carrière et son comblement en urgence... mais un simple décomblement de puits.

carrière de port mahon,carrière du chemin de port mahon,ferme de montsouris

Et on peut constater, sur la planche de l'IGC (quasiment au centre de ce plan), qu'effectivement à cet emplacement se trouve l'ancien puits à eau de la Ferme de Ficherolles. Il y est bien identifié comme "puits à eau" et il est cerné de rouge, ce qui indique que son fût est maçonné (comme tous les puits parisiens d'ailleurs). On peut noter, d'ailleurs, que la maçonnerie qui l'isole est épaisse.

carrière de port mahon,carrière du chemin de port mahon,ferme de montsouris

On remarquera que sur la carte de l'IGC, document de référence en la matière, aucun fontis n'est signalé autour de ce puits (les fontis sont indiqués sur la carte par la simple lettre "f"). Rappelons qu'un fontis qui naîtrait brusquement dans une carrière, pour aussitôt traverser les différents bancs géologiques et déboucher à la surface, serait du jamais vu.

Voici une photo du chantier actuellement. On y retrouve la grue au même emplacement.

carrière de port mahon,carrière du chemin de port mahon,ferme de montsouris

On remarque que les palissades vertes de chantier ont été remisées à gauche et remplacées par un entourage en bois.

Les voisins qui ont vu sur le chantier jour après jour, nous ont confirmé qu'il n'y a jamais eu d'autres trous que celui-ci. La grue sert bien entendu aux ouvriers, à descendre dans le puits à eau pour le débourrer (creuser et déblayer). Au vu des remblais retirés qui sont entassés autour du trou, le puits doit être à présent débourré sur plusieurs mètres de profondeur.

Comment cela se fait-il que l'effondrement de carrière se soit complètement évaporé ? Aucune trace n'en est visible, aucun travaux ne le concerne...

Nous aimerions ajouter que ce puits à eau a été remblayé dans les années 1950, que son épaisse maçonnerie isole complètement les remblais qu'il contient, du reste du sol. Ces remblais sont donc complètement isolés de la carrière.

Il ne s'agit donc visiblement que d'un débourrage d'un puits à eau et cela n'a aucun rapport avec la carrière.

Et les voisins, et encore moins le quartier, ne sont aucunement menacés par le débourrage de cet ancien puits à eau...

Les commentaires sont fermés.